Aurélie Gauliard, la perle de Gray !


 N’ayons pas peur de mots, Aurélie Gauliard est un phénomène. Nous l’avions croisé pour la première fois dans le petit monde de la course à pied du côté de Blagnac, en début d’année, lors du semi qu’organise son club. Elle avait remporté le 10km en claquant un superbe 36’24’’ ce qui constitue toujours à ce jour son record sur la distance, officiellement… Mais bien sûr, elle, son truc, c’est le triathlon, alors…

 Fin du mois de mai. Rodez. Le Tri 12 a mis les petits plats dans les grands pour recevoir le gratin national des duathlètes… et même mieux car comme souvent lors des épreuves du Grand Prix, les clubs alignent des éléments étrangers parmi les meilleurs du monde. Aurélie représente sur cet événement le club de Tri Saint-Amant Dun 18 (un des clubs les plus prestigieux de France qui est installé dans le Cher) et l’équipe féminine avait terminé l’an passé deuxième au général à l’issue des 5 manches du GP. C’est un peu comme la Coupe de France des clubs si l’on peut tenter la comparaison…. Cette année, le club est un peu plus loin, seulement quatrième serait on tenté de dire, mais l’explication vient dans le fait simple et aussi cruel que le compagnon de la meilleure élément du groupe, Sabrina, responsable aussi du team, est décédé durant la saison. Pas besoin d’épiloguer pour comprendre la déstabilisation du groupe durant certaines épreuves proches de cette date noire… Le TSADun 18 est classée donc quatrième pour l’heure et lorgne toujours malgré tout vers la dernière marche du podium qui lui est sans doute promise fin juillet à Metz lors de la dernière manche du circuit. Mais à Rodez, c’est Aurélie qui nous intéresse. Sur le parcours pédestre de 5 kilomètres, la première boucle donc, la jeune femme de 24 ans, licenciée donc au BS Blagnac depuis septembre dernier, va réussir tout simplement la course de sa vie. Elle signe un 16’40’’ dans la foulée de deux des meilleures du monde de la spécialité avant de prendre le vélo. Tout simplement fabuleux ! Derrière elle se classera finalement quatrième. La première n’est autre que la vice-championne du monde en titre et la deuxième avait fini cinquième de ces mêmes championnats. Elle fait toute la course avec elle et finit juste derrière. De bon augure donc pour le reste de sa carrière…« C’est vrai que pour moi cela a quasiment était la course parfaite. «  explique-t-elle avec un peu de recul. « Courir ainsi dans son jardin quasiment, ça aide pas mal. Il n’y a pas le poids des trajets pour se rendre sur l’épreuve. Mais si on m’avait dit que je tiendrai tête à quelques unes des meilleures, je ne l’aurai sans doute pas cru… J’étais bien. Tout simplement. »Pour cette jeune femme, qui finit donc sur Toulouse sa dernière année en Master 2 Pro (filière Ergonomie) avant de logiquement se retrouver en septembre sur le marché du travail, ces époustouflantes performances ne sont pourtant pas le fruit du hasard.« En fait la course à pied n’a jamais été ma tasse de thè. J’ai commencé par la natation depuis toute petite. C’est mon sport de base comme on dit. A 10 ans j’étais dans les bassins du côté de Gray, ma ville natale, entre Dijon et Besançon. Mais, même si j’avais un bon niveau régional, je ne progressais plus vraiment vers 15 ou 16 ans… Du coup le déclic pour moi est venu d’une copine de collège qui faisait du triathlon et qui m’a entrainé sur ma première compétition. Comme je suis sortie dans les premières de l’eau, je finis finalement deuxième fille et cela m’a vraiment plu… J’ai continué. Je faisais déjà pas mal de VTT de part chez moi. Aussi ça a été une suite logique… »Deuxième pour sa première épreuve, mais aussi 6ème à Vendôme lors du championnat de France cadettes. Et sans entraîneur. Elle n’a qua 17 ans et a trouvé sa voie… Cela reste encore à ce jour son meilleur souvenir. Parallèlement Aurélie fait suivre ses études, comme on dit aussi. Elle rentre en STAPS pour devenir professeur de sport. Elle décide donc de « descendre » sur Marseille. Son premier entraîneur, Spy Karoly, qui était Conseiller Technique de Ligue (CTL) vers chez elle, est mutée dans le Sud. Elle va donc le suivre et vivre quelques unes des ses plus belles années.« Marseille est une ville formidable. Surtout quand vous êtes étudiant. Cela m’a fait mal de la quitter l’an passé. J’y ai d’ailleurs laissé pas mal de mes amis actuels… Mais bon à Toulouse, j’ai retrouvé une autre stabilité, un autre groupe aussi… » Après avoir donc légèrement bifurqué dans ses études, pour passer un Master 2 Pro, c’est fort logiquement qu’elle va encore déménager. Et aujourd’hui ses clubs dont donc l’ASPTT Toulouse pour la natation et le SC Blagnac pour l’athlétisme. « J’ai trouvé en Bruno Dheilly, une oreille attentive. Il sait tout l’entrainement que je fais à côté pour le triathlon, il sait aussi que je ne suis pas toujours libre pour les compétitions et pourtant il a réussi à adapter tout cela à ma pratique de la course à pied. C’est certainement grâce à lui que j’ai autant progressé en course à pied cette année… » Car on l’aura compris, si ça marche aussi bien donc depuis le début de la saison, c’est parce qu’Aurélie a réussi à pas mal progresser dans ce qui était jusqu’alors son vrai point faible : la course ! « Je pense vraiment que je vaux actuellement moins de 36’ sur 10km, peut-être 35’30’’ ou quelque chose du genre. Mais encore faut-il trouver un 10km officiel pour se réaliser et j’avoue que ce n’est pas mon objectif principal. Moi je préférerai rentrer dans le Top 30 des meilleurs triathlètes par exemple cette saison. «  En course à pied, la plupart du temps sur la piste de Blagnac, Aurélie ne s’entraîne, si l’on peut dire, que trois fois par semaine. C’est dire la marge de progression qu’elle possède dans le domaine. Mais ce petit bout de femme à la tête bien faite, n’a jamais rechigné non plus sur le travail à l’entrainement. Elle a passé tout l’hiver à se lever à 6h pour débuter son entrainement à 6h45’ à Léo Lagrange avant de rejoindre la Fac puis le soir de partir soit courir, soit rouler avant de bosser ensuite chez elle aux devoirs. Bref des journées bien remplies qui expliquent donc pourquoi elle est arrivée au niveau qui est le sien actuellement. « C’est vrai que j’ai un emploi du temps bien chargé… Une quinzaine d’heures d’entrainement par semaine et encore cela dépend des week-ends où si je m’entraîne en vélo et que je n’ai pas de compétition, cela peut encore monter un peu plus. Mais j’aime ça. Ce n’est pas une contrainte pour le moment. Et tout le temps libre qu’il me reste, je le passe avec mes amis ou bien à lire. J’arrive à pas mal me plonger dans des bouquins, surtout lors des longs déplacements vers les épreuves…. » Cette année, on aura vu Aurélie jusqu’aux interrégionaux de cross avec la formation blagnacaise (elle a décliné sa qualification aux Frances pour cause de partiels !), puis au semi de Blagnac donc… Ensuite elle a débuté sa saison de duathlon avec les résultats que l’on sait donc, et on l’a même vu l’autre jour du côté de Revel où elle réussissait l’exploit de finir quatrième de la course… au général.  Mais où s’arrêtera la perle de Gray ? C’est toute la question. Pour le moment, elle réside donc à Toulouse et elle y semble heureuse. Mais à la rentrée, elle cherchera donc du boulot, qu’on se le dise, et elle sera peut-être contrainte à encore déménager… Cela serait vraiment dommage pour la région. Car une sportive de ce niveau-là dans le coin, il n’y en a pas des centaines non plus !

 



Retour http://www.runningmag.fr

Partager sur Facebook