Les 13km d'El Diario en Bolivie par Francçois Croci


La doyenne des courses en Bolivie. Cette année, cette course fêtait sa 41ème édition, environ 30.000 à 35.000 coureurs étaient présents pour cet événement très populaire où les écoles militaires, de police et autres viennent en nombre. Cette course est organisée par un des journaux de La Paz qui s'appelle El Diario qui fête cette année son 110ème anniversaire. Le rendez-vous était donné pour 7h30. Quinze minutes avant le départ, le speaker annonce que les concurrents en fauteuil roulant partiront à 7h30, que les hommes prendront le départ à 8h, suivront les femmes 10 minutes plus tard. Il ne reste donc plus qu'à attendre 45' dans le froid au milieu du peloton qui grossit à vu d'œil. 8H -3415m d'altitude-, le départ est donné, alors que certains coureurs continuent le décompte, les premières lignes partent. En ce qui me concerne j'attends la fin du décompte pour déclencher  mon chrono, au même moment commence une espèce de pogo : coups d'épaules, ça pousse à droite, à gauche et derrière. Je pense avoir mis une bonne trentaine de seconde avant de franchir la ligne de départ et de commencer à courir. Courir est un bien grand mot, puisque le temps que la masse des coureurs s'étende, il m'a fallu slalomer. Du coup, au niveau du deuxième kilomètre (situé à 3510m) et 95m+ , j'étais en 11'10'', pas vraiment sur des bases de 1 heure pour cette course. Mais, grâce à la longue descente ponctuée de deux petites montées qui cassent le rythme et les jambes, nous arrivons au sixième kilomètre, situé à 3345m d'altitude (soit 165m-), et j'ai pu rattraper un peu de temps perdu au début, puisque je passe en 27'30''. Mais je sais qu'après cette longue descente, eh bien, il y a une longue montée, nous sommes dans les Andes...La ville de La Paz n'est définitivement pas plate, il n'y a que deux alternatives : montée ou descente... Cette montée va nous mener jusqu'au point le plus haut de la course, c'est à dire à 3530m, soit 185m+ sur 3,5km. Autant dire que l'espoir de faire moins d'une heure en a pris un petit coup. Cependant, pendant cette longue montée j'arrive à doubler plusieurs coureurs car bon nombre  s'arrête et marche, d'autres reprennent leur souffle, font un sprint de 100m, puis s'arrêtent de nouveau avant de recommencer un nouveau sprint. Cette grande montée prend fin, nous devons être à 9,5km et le plus dur est fait. Les jambes se sont réveillées et elles ne semblent pas marquées par cet effort. J'arrive sous la bannière qui annonce « falta 3km », c'est à dire que nous sommes plus ou moins au dixième kilomètre, et ma montre indique 49'28''. Je me dis que ce n'est plus la peine d'espérer même si jusqu'à l'arrivée, ce n'est que de la descente. Mais paradoxalement, je ne me sens pas fatigué, j'ai même l'impression d'être de mieux en mieux. Sûrement que le fait de continuer à récupérer et à dépasser des coureurs me donnent l'impression d'être bien. Autant le début de la course a été chaotique, autant cette fin de course est motivante... et encourageante. Pendant ce temps, les premières coureuses auront bouclé ce parcours en 56'46'' pour la première, Jheovana Vera qui vient de monter dans la catégorie senior (« mayores »), la deuxième est Maria Chambi qui termine en 57'41'' et la troisième est une vétérane (« senior ») du nom de Yolanda Arroyo en 58'02''. En ce qui concerne les hommes, le premier est Reynaldo Huanca, un des meilleurs du pays, qui réalise le temps de 44'28''. Il est suivi de Richard Mamani en 45'02''et d'un vétéran, Rolando Pillco, qui termine en 45'47''. Concernant ma fin de course, je me dis que je peux essayer d'être le plus proche possible de l'heure et que l'année prochaine, je pourrai descendre en dessous. Aujourd'hui, il s'agissait avant tout de reprendre la compétition un mois et demi après le marathon de La Paz pour voir si j'avais bien récupéré. Je voulais également me tester et voir où j'en étais par rapport au cycle de VMA que je tente de mettre en place... Cette course était donc un entraînement. Le verdict : vers la fin de la course, je vois la ligne d'arrivée qui se trouve à 3370m d'altitude, je me dis que c'est fini et que j'ai encore de l'énergie, que je pourrais continuer sans problème, ce qui est rare me concernant. Une fois la ligne franchie, j'arrête mon chrono et oh surprise, ma montre indique 1h00'26''. Soit 11' pour les 3 derniers kilomètres, certes en descente... Donc, si on enlève les 30'' perdues au départ, normalement je devrais être légèrement sous l'heure. Résultat de la course : 13km avec 400m+ et 445m- pour un temps de 1h00'26''. Ce qui constitue une bonne base de travail. Une chose est sûre, je ne battrai jamais mes records, ici. Par contre cette année, je vais établir mes temps de référence de La Paz et les années suivantes je tenterai de les améliorer, une motivation supplémentaire pour les années à venir.  Il s'agissait donc de ma troisième course à La Paz. Ces courses ressemblent plus à des trails urbains qu'à des courses sur route traditionnelles. C'est une expérience unique même si j'ai hâte de participer à des courses qui auront lieu en dehors de La Paz dans un environnement moins urbain... Patience c'est pour bientôt, en attendant il faut continuer à s'entraîner pour ces objectifs futurs.



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